La bronchite : Symptômes, types, contagion et traitements

Publié le 01/02/2025
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  • La bronchite aiguë est une inflammation des bronches, souvent causée par une infection virale (rhume, grippe).
  • Les symptômes incluent une toux persistante, des expectorations, une fièvre modérée et des douleurs thoraciques.
  • Le traitement repose principalement sur le repos, l'hydratation et des médicaments symptomatiques comme le paracétamol ou les antitussifs.
  • La bronchite virale est généralement bénigne et guérit en 10 à 15 jours, mais la toux peut persister quelques semaines.
  • Des complications peuvent survenir si les symptômes durent trop longtemps ou s'aggravent (fièvre élevée, essoufflement), nécessitant une consultation médicale.
  • Qu’est-ce que la bronchite ?

    La bronchite est une inflammation aiguë de la muqueuse des bronches, généralement provoquée par une infection virale . Elle survient surtout en automne-hiver lors d’épidémies de virus respiratoires, et touche chaque année des millions de personnes de tout âge en France .

    On parle de bronchite aiguë par opposition à la bronchite chronique (qui dure des mois et est liée principalement au tabac).

    Dans la grande majorité des cas (environ 90 %), la bronchite aiguë est due à des virus (influenza, parainfluenza, VRS, rhinovirus, etc.) et guérit spontanément chez les sujets en bonne santé . Les causes bactériennes sont rares (moins de 10 % des cas.

    L’inflammation des bronches entraîne un rétrécissement des voies respiratoires et une production excessive de mucus, ce qui cause les symptômes caractéristiques détaillés ci-dessous.

    Les symptômes de la bronchite

    Schéma illustrant une bronche normale (à droite) et une bronche en cas de bronchite aiguë (à gauche). On observe l’inflammation de la paroi bronchique et l’excès de mucus (en jaune) obstruant le conduit. Cette irritation des voies respiratoires explique la toux profonde et les gênes respiratoires caractéristiques de la bronchite aiguë.

    La bronchite débute souvent par des symptômes de rhume ou de rhinopharyngite (nez qui coule, mal de gorge) pendant un à trois jours . Puis les signes typiques de la bronchite apparaissent :

    • Toux persistante – Premier symptôme évocateur, la toux est d’abord sèche et irritative, accompagnée de brûlures derrière le sternum lors des quintes de toux et à l’inspiration profonde . Après quelques jours, elle devient grasse (productive) avec expectoration de mucus. Cette toux peut durer de plusieurs jours à quelques semaines (souvent 2 à 3 semaines) avant de disparaître .
    • Expectorations – Les sécrétions bronchiques s’épaississent et prennent souvent une teinte jaune ou verdâtre au fil des jours . Contrairement aux idées reçues, l’aspect jaunâtre ou verdâtre des glaires correspond à l’évolution normale de la bronchite aiguë et à la réaction immunitaire : ce n’est pas forcément un signe de surinfection bactérienne .
    • Fièvre modérée – Une fièvre peu élevée peut survenir, restant généralement en dessous de 38,5 °C . Parfois la bronchite s’accompagne de maux de tête et de courbatures comme lors d’un syndrome grippal.
    • Congestion et gêne respiratoire – On observe souvent un encombrement nasal (nez bouché, écoulements) dû au rhume initial. La bronchite peut provoquer une respiration plus rapide et superficielle, avec une sensation de souffle court. Des sifflements respiratoires (wheezing) peuvent être présents si les bronches sont très irritées.
    • Douleurs thoraciques – La toux provoque des douleurs ou une sensation de brûlure rétrosternale (derrière le sternum) surtout lors des quintes de toux et des inspirations profondes . Ces douleurs sont liées à l’inflammation et à l’effort de toux.
    • Fatigue – On ressent souvent une fatigue légère à modérée et un malaise général. Le corps mobilise ses défenses immunitaires contre l’infection, ce qui peut entraîner une sensation de fatigue transitoire . Le manque de sommeil dû à la toux nocturne peut aussi accentuer l’épuisement.

    En l’absence de complication, ces symptômes régressent progressivement en quelques jours. La toux peut néanmoins persister jusqu’à 2–3 semaines (voire un peu plus), même après la guérison de l’infection . Si la fièvre dépasse 38–39 °C ou dure au-delà de 3 jours, ou encore si la toux traîne plus de 3 semaines, une consultation médicale est recommandée .

    Les différents types de bronchite

    Il existe plusieurs formes de bronchites aiguës, définies en fonction de leur cause et de leurs particularités cliniques :

    Bronchite aiguë virale

    C’est la forme la plus courante. La bronchite aiguë virale fait suite à une infection par un virus respiratoire (rhinovirus, virus de la grippe, etc.). Elle débute typiquement par un rhume et se manifeste par la toux décrite plus haut, avec expectorations muqueuses, une fièvre modérée et une fatigue légère.

    Chez une personne en bonne santé, cette bronchite guérit spontanément en une dizaine de jours environ . Le traitement est surtout symptomatique (nous y revenons plus loin) et les antibiotiques sont inutiles dans cette forme.

    Étant d’origine virale, la bronchite aiguë classique est contagieuse et peut se transmettre à l’entourage (voir section sur la contagion).

    Bronchite bactérienne

    Plus rare, la bronchite d’origine bactérienne peut survenir parfois d’emblée (certains agents comme Mycoplasma pneumoniae, Chlamydia pneumoniae ou Bordetella pertussis en sont responsables dans moins de 10 % des cas ) ou être une surinfection se greffant sur une bronchite virale qui traîne.

    Une bronchite bactérienne ne se distingue pas toujours facilement d’une forme virale sur les symptômes seuls , mais on observe souvent des signes plus marqués : fièvre plus élevée, toux grasse abondante, difficultés respiratoires accrues, fatigue importante.

    Le médecin peut détecter à l’auscultation des râles bronchiques traduisant la présence de mucus épais dans les bronches . Cette forme peut durer plus longtemps qu’une bronchite virale bénigne : en général 7 à 10 jours de maladie, parfois davantage selon la gravité .

    Les sujets fragiles (personnes âgées, fumeurs, asthmatiques, immunodéprimés…) sont plus à risque de bronchite bactérienne et de ses complications (par exemple évolution en pneumonie) .

    Un traitement antibiotique est souvent nécessaire (voir Traitements). La bronchite bactérienne est contagieuse également, par dispersion des bactéries lors de la toux .

    Bronchite asthmatiforme (bronchite asthmatique)

    On parle de bronchite asthmatiforme lorsque l’inflammation bronchique s’accompagne de symptômes évoquant une crise d’asthme. Il s’agit en fait d’une bronchite aiguë qui provoque une obstruction transitoire des bronches : celles-ci enflent et se contractent, entraînant des sifflements respiratoires (wheezing) et une difficulté à expirer l’air .

    La bronchite asthmatiforme provoque donc les mêmes signes qu’une bronchite aiguë classique (toux sèche puis grasse, expectorations, légère fièvre) associés à une dyspnée (essoufflement, sensation d’étouffement) et parfois des bronchospasmes (spasmes des muscles autour des bronches) .

    Ces symptômes supplémentaires donnent l’alerte, notamment chez l’enfant : cette forme de bronchite survient souvent suite à une infection virale banale, mais chez un sujet prédisposé elle peut révéler un terrain asthmatique sous-jacent .

    On la surnomme bronchite asthmatique, bien qu’elle soit distincte de l’asthme chronique ; cependant, des bronchites asthmatiformes récidivantes chez un jeune enfant peuvent annoncer le début d’un asthme .

    La bronchite asthmatiforme dure en moyenne aussi longtemps qu’une bronchite aiguë classique si elle est non compliquée (environ 2 à 3 semaines) . Elle peut être causée par les mêmes virus ou bactéries qu’une bronchite simple (d’où une contagiosité équivalente si l’agent est infectieux), mais certains facteurs irritants ou allergènes peuvent également la déclencher .

    Le traitement comprend alors, en plus des mesures habituelles, des bronchodilatateurs pour calmer les sifflements et améliorer la respiration (voir section Traitements). Cette forme doit faire consulter si les symptômes respiratoires sont intenses, afin d’éviter une complication ou de débuter un traitement de fond si un asthme est découvert.

    Bronchite allergique

    Le terme de bronchite allergique désigne une inflammation des bronches déclenchée par l’exposition à un allergène ou à un irritant, plutôt que par une infection.

    Par exemple, certaines personnes allergiques aux acariens, aux pollens ou à la poussière peuvent présenter, au contact de ces substances, une toux persistante accompagnée de sifflements et d’un encombrement bronchique – sans fièvre ni syndrome viral.

    Les symptômes imitent ceux d’une bronchite asthmatiforme (toux, gêne respiratoire, oppression thoracique), mais ils sont purement allergiques et non contagieux.

    On suspecte ce type de bronchite à répétition : lorsque des bronchites surviennent régulièrement à la même saison ou dans certaines situations, un bilan allergologique est indiqué pour identifier un éventuel allergène en cause .

    La bronchite allergique s’intègre souvent dans le contexte de l’asthme allergique (asthme intermittant) ; elle peut être de courte durée si l’exposition est brève, ou bien persister tant que l’allergène n’est pas éliminé.

    Le traitement repose sur l’évitement de l’agent déclenchant et l’usage de bronchodilatateurs ou d’anti-inflammatoires (corticoïdes inhalés) si nécessaire, de façon similaire à la prise en charge de l’asthme.

    Contagiosité et incubation de la bronchite

    Étant le plus souvent d’origine virale, la bronchite aiguë est très contagieuse : les virus se transmettent facilement d’une personne à l’autre via les gouttelettes projetées en toussant, en éternuant ou par contact rapproché . La contagion débute dès les premiers symptômes du rhume ou de la toux, et un malade peut contaminer son entourage tant que l’infection est active.

    En pratique, on considère qu’une personne atteinte de bronchite demeure contagieuse tant qu’elle tousse et crache du mucus . Le pouvoir infectieux est maximal durant les premiers jours de toux productive, lorsque la charge virale (ou bactérienne) est élevée.

    Il est donc recommandé d’appliquer les gestes barrières pour protéger l’entourage : se couvrir la bouche quand on tousse, utiliser des mouchoirs jetables, se laver les mains fréquemment, porter un masque en présence de personnes fragiles, et éviter les contacts étroits jusqu’à la disparition des symptômes .

    Le temps d’incubation (délai entre la contamination par le virus et l’apparition des symptômes) de la bronchite est relativement court.

    Pour les virus du rhume ou de la grippe responsables, l’incubation est d’environ 1 à 3 jours .

    Cela signifie qu’après avoir été exposé à une personne contagieuse, on peut développer une bronchite en quelques jours.

    Ce délai peut varier légèrement selon le virus exact (par exemple 2 à 6 jours pour certains coronavirus ou VRS).

    Dans le cas plus rare d’une bronchite bactérienne (par exemple coqueluche à Bordetella pertussis), l’incubation peut être un peu plus longue (jusqu’à 1 semaine).

    Quoi qu’il en soit, une personne commence souvent à être contagieuse avant même de savoir qu’elle couve une bronchite, c’est-à-dire dès la phase d’infection des voies hautes (éternuements, gorge qui gratte). Cela renforce l’importance des mesures d’hygiène en période d’épidémie hivernale.

    Durée d’évolution selon le type de bronchite

    La durée d’une bronchite va dépendre de sa cause et de la gravité de l’inflammation. Le tableau ci-dessous résume la durée moyenne de la maladie et la contagiosité pour les principaux types de bronchite aiguë :

    Classification de la bronchite

    Comparaison des types et de leur contagiosité

    Type de bronchite Durée moyenne Contagiosité
    Bronchite aiguë virale Guérison en ~10 jours (toux pouvant persister 2 à 3 semaines ou plus) Oui – Très contagieuse durant la toux et les expectorations, contagiosité maximale les premiers jours
    Bronchite bactérienne Environ 7 à 10 jours sous traitement, plus longue si non traitée ou chez une personne fragile (>2 semaines) Oui – Contagieuse par les gouttelettes; diminue 24-48h après le début des antibiotiques
    Bronchite asthmatiforme Similaire à la bronchite aiguë (~2 à 3 semaines), symptômes asthmatiques s’estompant en quelques jours avec traitement Variable – Contagieuse si d’origine infectieuse; non contagieuse si déclenchée par un irritant ou allergène
    Bronchite allergique Variable selon l’exposition : cesse en quelques jours après l’éviction de l’allergène ou sous traitement Non – Absence d’agent infectieux, donc pas de contagion

    Résumé : Une bronchite aiguë simple guérit habituellement en une dizaine de jours , même si la toux peut traîner plusieurs semaines. Les bronchites virales et bactériennes sont contagieuses pendant la phase aiguë (généralement la première semaine), tandis que les bronchites d’origine allergique ou irritative ne le sont pas du tout. Si les symptômes s’éternisent au-delà de 3 à 4 semaines, il faut consulter pour écarter une autre cause (par exemple coqueluche ou asthme débutant) .

    Les traitements de la bronchite

    Dans la majorité des cas de bronchite aiguë chez l’adulte sain, la guérison survient spontanément et aucun traitement curatif spécifique n’est nécessaire . La prise en charge vise surtout à soulager les symptômes le temps que l’infection se résorbe. Les traitements diffèrent légèrement selon le type de bronchite (virale, bactérienne, asthmatiforme…), mais on peut distinguer deux volets : les traitements médicamenteux, et les remèdes ou mesures non médicamenteuses.

    Traitements médicamenteux

    • Antipyrétiques / antalgiques : En cas de fièvre ou de douleurs thoraciques gênantes, on peut prendre du paracétamol pour faire baisser la température et calmer les courbatures . Le paracétamol est privilégié (y compris chez la femme enceinte) en respectant les doses maximales. Les anti-inflammatoires (ibuprofène, kétoprofène…) sont à éviter sans avis médical car ils pourraient aggraver une infection bronchique .
    • Antitussifs : Lorsque la toux est sèche et irritative (surtout la nuit), un sirop antitussif peut être utilisé sur une courte période pour améliorer le confort et le sommeil . Il faut cesser tout antitussif dès que la toux devient grasse, car il est alors important de laisser les expectorations s’évacuer . (À noter : les antitussifs codéinés sont déconseillés chez les enfants et certains patients vulnérables .)
    • Bronchodilatateurs : Si la bronchite s’accompagne de sifflements ou d’une gêne respiratoire (bronchite asthmatiforme), le médecin peut prescrire un bronchodilatateur par inhalation (par exemple du salbutamol type Ventoline) pour dilater les bronches et réduire l’essoufflement . Ces médicaments soulagent rapidement les symptômes respiratoires.
    • Corticostéroïdes : Dans certaines bronchites asthmatiformes ou allergiques intenses, un traitement anti-inflammatoire par corticoïdes peut être proposé pour réduire l’inflammation des bronches. Il s’agit le plus souvent de corticoïdes inhalés (en aérosol-doseur) à dose modérée, parfois associés à une courte corticothérapie orale . Ce traitement de quelques jours vise à accélérer la résolution de l’épisode.
    • Antibiotiques : Ils ne sont jamais indiqués d’emblée dans la bronchite aiguë du sujet sain, car la cause est virale dans la plupart des cas . L’utilisation injustifiée d’antibiotiques contribuerait à l’antibiorésistance sans apporter de bénéfice . En revanche, si une bronchite bactérienne est diagnostiquée ou suspectée (fièvre élevée prolongée, terrain fragile, signes de gravité), un antibiotique approprié sera prescrit. Par exemple, une bronchite bactérienne chez l’adulte est traitée classiquement par amoxicilline pendant plusieurs jours . D’autres antibiotiques (macrolides, pristinamycine, etc.) peuvent être utilisés selon le germe en cause . Il est important de suivre la totalité du traitement antibiotique si celui-ci est débuté, même si les symptômes s’améliorent, afin d’éradiquer l’infection.
    • Autres médicaments : Les expectorants et fluidifiants bronchiques (sirops mucolytiques) ne sont pas spécialement recommandés : leur efficacité clinique n’est pas bien démontrée, et ils sont déconseillés avant l’âge de 2 ans . De même, les antihistaminiques ne sont utiles qu’en cas de composante allergique avérée. Enfin, chez les enfants en bas âge, des séances de kinésithérapie respiratoire peuvent être prescrites pour aider à mobiliser les sécrétions si l’encombrement est important.

    Remèdes naturels et conseils pratiques

    • Repos et convalescence : Il est essentiel de se reposer pendant la phase aiguë. La fatigue étant un symptôme fréquent, le corps a besoin d’énergie pour combattre l’infection. Évitez de forcer et accordez-vous du sommeil en plus. En cas de fièvre ou de fatigue, arrêtez temporairement les activités physiques et sportives intensives .
    • Hydratation : Buvez beaucoup d’eau et de boissons chaudes (tisanes, bouillons) pour rester hydraté et aider à fluidifier les sécrétions bronchiques . Une bonne hydratation améliore l’efficacité de la toux productive (mucus moins épais) et apaise la gorge.
    • Atmosphère humide : Maintenir un air humide et frais dans la pièce peut soulager la toux et l’irritation bronchique. Aérez régulièrement le logement pour renouveler l’air . Vous pouvez utiliser un humidificateur d’air ou inhaler de la vapeur d’eau (éventuellement avec quelques gouttes d’huiles essentielles balsamiques type eucalyptus – avec prudence et en l’absence de contre-indications).
    • Miel et remèdes de grand-mère : Prendre une cuillère de miel avant le coucher peut calmer la toux nocturne grâce à son effet apaisant sur la muqueuse pharyngée . Chez l’adulte, on peut aussi soulager la gorge avec du citron chaud et miel, du thym en infusion (plante pectorale), du gingembre, etc. Ces remèdes naturels peuvent apporter un confort, bien qu’ils ne traitent pas directement l’infection.
    • Désencombrement nasal : Si un rhume est associé, dégagez le nez pour mieux respirer par le nez et éviter que les sécrétions ne descendent vers les bronches. Des lavages de nez au sérum physiologique sont recommandés chez le nourrisson et l’enfant en cas de bronchite . Chez l’adulte, mouchez-vous régulièrement et pouvez faire des irrigations nasales à l’eau salée pour nettoyer les fosses nasales.
    • Éviter les irritants : Ne fumez surtout pas pendant une bronchite ! Le tabac irrite et aggrave l’inflammation bronchique, retardant la guérison (sans compter le risque à long terme de BPCO) . Évitez également l’exposition aux fumées (tabagisme passif), aux poussières, vapeurs chimiques, parfums ou aérosols irritants qui peuvent déclencher ou prolonger la toux .
    • Posture : Si la toux gêne votre sommeil, n’hésitez pas à dormir en position semi-assise ou avec le buste légèrement surélevé par des oreillers . Cela réduit la stase des sécrétions la nuit et peut calmer la toux.
    • Surveillance : En cas de bronchite, surveillez l’évolution des symptômes. Si la fièvre réapparaît ou s’aggrave, ou si vous ressentez un essoufflement important au moindre effort, il faut reconsulter. De même, si la toux persiste plus de 3 semaines ou s’accompagne de sang dans les crachats, consultez un médecin .

    En suivant ces conseils et traitements, la plupart des bronchites aiguës évoluent favorablement sans séquelles. Le maître-mot est la patience : la toux peut mettre du temps à disparaître totalement même si l’infection est guérie. Il est inutile de chercher à la supprimer absolument si elle reste modérée, car elle permet au corps d’éliminer les débris et mucosités des bronches.

    Bronchite virale, bactérienne ou allergique : comment les différencier ?

    Certains signes peuvent orienter vers la cause d’une bronchite : virale, bactérienne ou allergique.

    • Bronchite virale : C’est le cas le plus fréquent. On retrouve souvent un syndrome catarrhal au début (rhinite, maux de gorge) indiquant une infection virale des voies aériennes hautes . La fièvre est absente ou modérée (≤ 38–38,5 °C) . La toux évolue classiquement du sec au gras sur quelques jours, avec des expectorations jaunâtres ou verdâtres tout à fait normales dans le contexte viral . L’état général est un peu fatigué mais le patient continue en général à vaquer à ses activités (pas d’abattement majeur). La bronchite virale guérit spontanément en ~10 jours, et la toux résiduelle s’améliore progressivement sur 2 à 3 semaines.
    • Bronchite bactérienne : Elle peut ressembler au début à une bronchite classique, mais on suspectera plutôt une origine bactérienne si la fièvre est plus élevée (> 38,5 °C) et persiste au-delà de 3 jours , si la toux est particulièrement purulente et traînante, ou si le patient a des facteurs de risque (âge avancé, maladie pulmonaire chronique, déficit immunitaire) . Une bronchite bactérienne primaire est peu courante, on la voit parfois lors d’épidémies spécifiques (coqueluche, mycoplasme) ou en cas de co-infection. Souvent, la suspicion survient quand une bronchite qui semblait virale ne s’améliore pas après une semaine et que les symptômes empirent de nouveau (deuxième poussée de fièvre, expectorations toujours abondantes, essoufflement) : cela fait évoquer une surinfection bactérienne. Le médecin pourra alors confirmer avec des examens (auscultation, radiographie pulmonaire pour écarter une pneumonie) et prescrira un antibiotique adapté.
    • Bronchite allergique : On y pense devant des bronchites à répétition sans fièvre, survenant dans un contexte particulier (par exemple chaque printemps ou à chaque exposition à une poussière spécifique). Les symptômes inflammatoires sont présents (toux quinteuse, parfois sifflante), mais il n’y a pas de syndrome infectieux général : pas de fièvre, ni de courbatures, ni de contagion à l’entourage. Souvent, la personne présente aussi d’autres signes d’allergie : rhinite allergique associée (éternuements, nez qui démange), yeux rouges larmoyants (conjonctivite allergique), ou eczéma. Les crises de bronchite allergique cèdent avec les anti-asthmatiques ou les antihistaminiques. Cette forme nécessite un avis médical pour confirmer l’allergie en cause et éventuellement initier un traitement de fond (désensibilisation, inhalateurs préventifs) en cas d’asthme débutant.

    En résumé, la bronchite virale se caractérise par son contexte épidémique et sa bénignité (toux qui dure mais peu de fièvre), la bronchite bactérienne par sa tendance à s’aggraver ou à ne pas guérir spontanément (justifiant les antibiotiques), et la bronchite allergique par l’absence de fièvre et le terrain atopique du patient. En cas de doute, seul un professionnel de santé pourra trancher, via l’examen clinique et, si nécessaire, des tests (radiographie, analyses microbiologiques ou tests allergologiques).

    Fatigue et essoufflement lors d’une bronchite

    Il est courant de se sentir fatigué pendant une bronchite aiguë. La fatigue fait partie de la réponse de l’organisme à l’infection : le système immunitaire consomme de l’énergie pour combattre le virus ou la bactérie, ce qui peut laisser le patient faible et somnolent. De plus, la toux répétitive perturbe le repos, et les éventuelles fièvres ou courbatures augmentent la sensation de malaise. Cette asthénie est en général modérée et transitoire , s’améliorant quelques jours après la fin de la fièvre. Il est important de respecter cette fatigue en se reposant pour aider à la guérison.

    L’essoufflement (difficulté à respirer, souffle court) peut aussi accompagner la bronchite, mais il est généralement léger dans les formes simples. La toux encombre les voies aériennes et peut donner l’impression d’un “poids” sur la poitrine. Dans la plupart des bronchites aiguës chez l’adulte sain, la respiration reste efficace au repos, avec tout au plus une sensation d’oppression modérée et une respiration un peu plus rapide . En revanche, l’essoufflement peut être plus marqué dans certaines situations :

    • En cas de bronchite asthmatiforme, le calibre des bronches diminue à cause de spasmes et de l’inflammation, entraînant des sifflements et une gêne respiratoire notable, surtout à l’effort ou en position allongée . Le patient peut ressentir un vrai besoin de reprendre son souffle, voire avoir de la difficulté à accomplir ses activités habituelles pendant quelques jours. Ce trouble respiratoire s’atténue grandement avec l’utilisation de bronchodilatateurs inhalés, qui permettent de lever l’obstruction bronchique.
    • Chez les personnes ayant un terrain pulmonaire fragile (asthme connu, bronchite chronique, BPCO), une bronchite aiguë même virale peut induire une diminution supplémentaire de la capacité respiratoire. Ces patients pourront éprouver davantage d’essoufflement qu’une personne sans antécédents, et il faut surveiller de près leur fonction respiratoire lors de la maladie.
    • Si l’essoufflement est sévère (impression de manquer d’air au repos, lèvres bleutées, difficultés à parler, respiration très rapide >30/min), ce n’est pas normal pour une simple bronchite : cela doit faire évoquer une complication (pneumonie, crise d’asthme aiguë…) ou une autre cause, et nécessite une consultation médicale en urgence .

    En somme, la bronchite entraîne souvent une fatigue généralisée et un essoufflement modéré, qui s’expliquent par l’infection et l’inflammation des bronches. Ces effets disparaissent graduellement avec la guérison. Il est conseillé de reprendre les activités de manière progressive après une bronchite, car la fatigue peut persister quelques jours même après la fin de la toux.

    La bronchite peut-elle provoquer une perte de voix ?

    Une bronchite aiguë peut en effet affecter la voix, sans pour autant que ce soit systématique. La toux intensive et l’inflammation peuvent s’étendre au larynx (où se trouvent les cordes vocales), conduisant à un enrouement de la voix. Beaucoup de patients notent que leur voix devient cassée ou plus rauque pendant quelques jours. Parfois, on peut aller jusqu’à une véritable extinction de voix transitoire (aphonie) si les cordes vocales sont très irritées.

    Plusieurs mécanismes expliquent ce phénomène : d’une part la toux fréquente “fatigue” les cordes vocales en les faisant vibrer de manière violente et répétée, d’autre part le contexte de muqueuses enflammées (associé parfois à la sécheresse de la gorge due à la respiration par la bouche quand le nez est bouché) vient altérer la bonne vibration de la voix. Concrètement, on peut avoir du mal à parler fort, la voix peut dérailler ou s’éteindre en fin de phrase.

    Heureusement, ces troubles vocaux sont temporaires : la voix redevient normale dès que l’irritation disparaît. Pour limiter cette dysphonie, il est recommandé de reposer sa voix (éviter de trop parler ou de chuchoter, ce qui force aussi les cordes vocales) et de bien s’hydrater. Des gargarismes d’eau tiède salée ou de bicarbonate peuvent apaiser la gorge. Le miel et les pastilles adoucissantes sont également utiles.

    Attention : si la perte de voix dure au-delà de la bronchite (plus de 2–3 semaines), ou s’il n’y a pas eu de toux préalable, il faut consulter un ORL pour éliminer une laryngite chronique ou un autre problème. Mais dans le contexte d’une bronchite, une voix mise à mal jusqu’à la guérison est un symptôme classique et sans gravité .

    Bronchite et glaires jaunes : ce qu’il faut savoir

    Beaucoup de personnes s’inquiètent de voir apparaître des glaires jaunes ou vertes pendant leur bronchite, craignant qu’il s’agisse d’un signe d’infection bactérienne « grave ». En réalité, l’aspect des expectorations n’est pas un critère fiable pour distinguer une bronchite virale d’une bronchite bactérienne.

    Une bronchite virale peut tout à fait provoquer des crachats épais jaunâtres ou verdâtres, surtout après quelques jours d’évolution . Cette coloration est due à l’accumulation de cellules inflammatoires (notamment les neutrophiles) et d’enzymes dans le mucus : le processus inflammatoire normal donne cette teinte au mucus bronchique.

    Le manuel MSD indique bien que le passage d’un mucus clair à un mucus vert/jaune est courant et « n’indique pas une infection bactérienne », mais simplement que les cellules immunitaires sont à l’œuvre .

    Ainsi, dans une bronchite aiguë classique, voir apparaître des glaires jaunes au bout de 2–3 jours est même bon signe : cela signifie que l’organisme réagit et évacue les débris infectieux. Ce n’est pas en soi un critère pour exiger des antibiotiques. Tant que la fièvre reste modérée et que l’état général est correct, on peut considérer qu’il s’agit de l’évolution naturelle de la bronchite virale .

    En revanche, que les expectorations soient claires ou colorées, ce qui doit alerter c’est leur quantité et la persistance de la toux. Si après plus d’une semaine de maladie, on crache toujours abondamment un mucus purulent et que la fièvre ou la fatigue ne faiblissent pas, là une évaluation médicale s’impose. Le médecin jugera alors si une surinfection bactérienne a pu s’installer. Il pourra s’appuyer sur un examen de ce mucus (analyse microbiologique) si nécessaire.

    Pour le grand public, retenons que des crachats jaunes en cours de bronchite sont fréquents et normaux. Il faut surtout veiller à bien les évacuer en toussant efficacement (ne pas prendre de sirop antitussif à ce stade) et en restant hydraté pour fluidifier ces sécrétions. En cas de doute sur l’évolution (expectorations qui deviennent malodorantes, ou présence de sang), consulter un médecin est prudent.

    Mais la couleur des glaires, en elle-même, n’est pas synonyme d’aggravation systématique de la bronchite .

    Les symptômes de la rhino-bronchite

    Le terme rhino-bronchite désigne l’association d’une atteinte des voies aériennes supérieures (rhinite, « rhino ») et d’une bronchite des voies inférieures. En pratique, c’est souvent l’évolution naturelle d’un gros rhume qui « descend » dans les bronches.

    D’ailleurs, on observe qu’une rhinopharyngite (rhume) précède généralement la bronchite aiguë . On parle de rhino-bronchite surtout chez l’enfant en bas âge, quand un virus provoque simultanément une bronchiolite et un syndrome rhino-pharyngé.

    Les symptômes de la rhino-bronchite combinent donc ceux du rhume et de la bronchite :

    • Phase « rhino » : nez bouché ou qui coule (écoulement clair qui peut ensuite se surinfecter et jaunir), éternuements, maux de gorge, éventuellement conjonctivite. L’enfant ou l’adulte a la voix nasillarde, peut avoir de la fièvre modérée. Ces symptômes ORL durent quelques jours.
    • Phase bronchique : la toux devient le symptôme dominant, d’abord sèche puis grasse. On constate des difficultés à respirer dès que la toux s’intensifie, parfois des sifflements (surtout chez le nourrisson, signe de bronchiolite). Les sécrétions du nez coulent en arrière-gorge et infectent les bronches, ce qui cause les mêmes crachats et douleurs thoraciques qu’une bronchite aiguë classique .

    Une rhino-bronchite est donc essentiellement une bronchite aiguë d’origine virale faisant suite à un rhume. Chez l’adulte, ce terme est moins employé car la distinction avec une bronchite classique est floue : pratiquement toutes les bronchites virales débutent par un rhume.

    Par contre chez l’enfant, on parle parfois de rhino-bronchite pour décrire un tableau moins sévère qu’une bronchiolite : l’atteinte bronchique est modérée, mais associée à une grosse rhinite.

    Le traitement d’une rhino-bronchite reste le même que pour une bronchite aiguë banale : désencombrer le nez, hydrater, traiter la fièvre, et surveiller. En général, l’évolution est favorable en une à deux semaines.

    Si les symptômes du rhume s’améliorent mais que la toux bronchique s’intensifie (ou inversement), il ne faut pas penser qu’il s’agit de deux maladies distinctes : c’est bien le même processus infectieux viral qui s’est propagé du nez vers les bronches.

    La prévention de la rhino-bronchite repose sur le traitement précoce des infections ORL (lavage de nez régulier, etc.) pour éviter qu’elles ne dégénèrent en bronchite.

    Conclusion

    La bronchite aiguë est une affection fréquente caractérisée par une toux intense due à l’inflammation des bronches, le plus souvent causée par un virus. Ses symptômes typiques associent toux sèche puis grasse, expectoration de glaires, fièvre modérée, fatigue et parfois gêne respiratoire.

    Il existe plusieurs formes dont les plus communes sont la bronchite virale (bénigne et autolimitée), la bronchite asthmatiforme (avec sifflements comparables à de l’asthme), et plus rarement la bronchite bactérienne ou allergique. La bronchite virale étant contagieuse, des mesures d’hygiène doivent être respectées pour éviter sa transmission.

    La maladie guérit généralement en 10 à 15 jours, la toux pouvant persister quelques semaines. Le traitement repose principalement sur le repos, l’hydratation et des médicaments symptomatiques (paracétamol, sirop antitussif en début d’évolution, bronchodilatateur si nécessaire). Les antibiotiques ne sont indiqués qu’en cas de surinfection bactérienne avérée.

    Il est important de savoir reconnaître les signes qui doivent alerter (fièvre élevée prolongée, essoufflement important, expectorations sanglantes…) afin de consulter sans tarder. Dans la grande majorité des cas, une bronchite aiguë se résout sans complication et le patient retrouve complètement sa capacité respiratoire après une convalescence adéquate .

    Dr. Dominique HOLCMAN
    Médecin généraliste
    Spécialisée dans le diagnostic et le traitement des troubles cognitifs, le Dr. Laurent accompagne depuis plus de 15 ans les patients atteints de la maladie d'Alzheimer et leurs familles. Elle est particulièrement investie dans la recherche sur les thérapies innovantes et l'amélioration de la qualité de vie des patients.
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    Bibliographie

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