Un enfant prématuré est un enfant né trop tôt par rapport à la date à laquelle était attendu l’accouchement. Cela implique que ses organes n’ont pas tout à fait fini de se développer au moment de sa naissance et ne sont pas tout à fait prêts à assumer leur fonction : le cerveau, l’intestin, les poumons, les yeux, le coeur, la couche graisseuse sous la peau… Autant de parties de son corps qui auront besoin d’attention, d’assistance et dont une partie de la fonction ne sera peut-être pas assurée chez un enfant prématuré.
Il n’est pas si simple de comprendre la durée normale d’une grossesse : en France, nous comptons en semaines d’aménorrhées (SA), c’est-à-dire en nombre de semaines depuis les dernières règles de la future maman. Cette façon de compter implique que la grossesse elle-même dure toujours environ 2 semaines de moins que le terme théorique : en effet, l’ovulation, et donc la fécondation et le véritable début de développement de l’embryon, a lieu le plus souvent au 14ème jour du cycle, et donc deux semaines après la date de début des règles.
Une grossesse dure donc théoriquement 41 SA, soit 39 semaines de grossesse ou de gestation.
On considère qu’un enfant né après 37 SA est né à terme, et n’aura aucun souci de santé lié à un défaut de maturation de son organisme.
Entre 32 et 36 SA (soit 7 à 8 mois de grossesse), on parle de prématurité moyenne
Un enfant né entre 28 et 32 SA est considéré comme un grand prématuré. Les enfants nés avant le 5ème mois de grossesse, soit avant 28 SA relèvent d’une très grande prématurité.
Aucun enfant né avant 23 SA, soit avant 5 mois de grossesse n’a survécu dans l’état actuel de la médecine.
La prématurité n’est pas un phénomène exceptionnel. Le nombre de naissances prématurées a tendance à augmenter dans les pays développés depuis les dernières décennies, et environ 55 000 enfants naissent prématurément chaque année.
Environ la moitié des naissances prématurées est due soit à des contractions utérines, soit à une rupture de la poche des eaux (rupture prématurée des membranes) survenues trop tôt, et sans que l’on n’identifie de cause à chaque fois. Parfois une infection est mise en évidence, mais ce n’est pas toujours le cas. On parle dans ce cas de prématurité spontanée.
Le reste des naissances prématurées est composé de naissances provoquées : après avoir pesé le pour et le contre l’équipe médicale qui suit la grossesse peut décider que la naissance de l’enfant doit avoir lieu, en raison d’un risque de décès de la mère ou du foetus, en cours de grossesse. On parle alors de prématurité consentie. Ce risque pour la mère ou l’enfant peut être lié à des problèmes de santé préexistants ou survenus en cours de grossesse chez la mère, à des malformations du foetus ou de l’utérus, à une grossesse multiple, à des complications de la grossesse comme un saignement avec un hématome au niveau du placenta…
Les organes d’un enfant nés avant terme n’ont pas fini leur maturation intra-utérine, il en résulte différents risques :
• Le cerveau, et plus généralement le système nerveux central, doit normalement subir des étapes essentielles à son développement entre la 24ème et la 32ème semaine de grossesse (soit entre 26 et 34 SA). La naissance empêche le bon déroulement de ces étapes des anomalies peuvent alors en résulter. Le risque de saignement cérébral, notamment est très important, impliquant un risque de paralysie mais aussi de cécité, de surdité, de retard de langage...
• Les poumons doivent produire du surfactant, une substance qui permet aux alvéoles, la partie terminale des bronches, de s’ouvrir afin que l’air puisse y rentrer. Quand un enfant naît avant 32 SA, le surfactant n’est pas encore produit, les poumons ne peuvent donc pas se remplir d’air correctement et assurer leur fonction de façon satisfaisante. Il est alors nécessaire de recourir à une ventilation assistée par un masque nasal ou une sonde d’intubation.
• Le cœur peut ne pas encore fonctionner régulièrement ainsi il n’est pas rare d’observer des ralentissements par moments.
• Le tube digestif n’est pas prêt à assurer sa fonction : les enfants prématurés sont souvent incapables de téter car leurs réflexes de succion et de déglutition ne sont pas encore présents ou efficace. Leur intestin est plus fragile que celui d’un enfant né à terme, il est plus sensible aux infections, et tolère difficilement les laits autres que maternels.
• Le foie, les reins, le système immunitaire… Tout est plus fragile et a du mal à assurer sa fonction lorsqu’un enfant naît trop tôt.
Les premières semaines et les premiers mois d’un enfant nés prématurés sont donc déterminants. Les enfants sont habituellement hospitalisés jusqu’à avoir atteint leur terme théorique. On parle d’âge corrigé lorsque l’on parle de leur âge. Cette hospitalisation et la lourdeur des soins nécessaires sont donc très corrélées à la sévérité de la prématurité : plus l’enfant est né tôt plus les soins nécessaires et la surveillance seront importants.
Ils nécessitent des soins constants, et pas mal de matériel : perfusions, ventilation, sonde de nutrition…
Une fois sortis de l’hôpital, ils sont surveillés pendant plusieurs années afin de s’assurer qu’ils grandissent et que leur développement psycho-moteur avance correctement.
La prématurité pose des problèmes de santé très variés plus ou moins sévères.
Les enfants prématurés sont pris en charge dans des réseaux spécifiques pendant les premières années de leur vie.
Le suivi des grossesses considérées à risque est primordial.