Le syndrome du bébé secoué désigne une forme de maltraitance, consistant en un traumatisme crânien, au sens large, et plus précisément un traumatisme cérébral, provoqué par des secousses importantes de la tête d’un bébé d’avant en arrière.
Lors de ces mouvements très violents, le cerveau de l’enfant cogne contre la paroi intérieure de la boite crânienne en avant et en arrière, et des lésions peuvent en résulter.
De trop nombreux enfants en sont encore victimes à l’heure actuelle. Le chiffre est sans doute un peu sous estimé, mais on parle déjà de plusieurs centaines d’enfants chaque année, majoritairement âgés de moins de 1 an, même si des enfants plus grands peuvent aussi en être victimes. Un des enjeux est de repérer précocement les bébés secoués, pour limiter le risque de récidive, extrêmement fréquent, et empêcher l’apparition de lésions cérébrales plus sévères.
Un enfant qui a été secoué peut présenter des symptômes que l’on appelle signes neurologiques (en lien avec le traumatisme subit par le cerveau) :
- des vomissements, ou un refus de manger;
- un changement brutal du comportement : l’enfant ne sourit plus, ne gazouille plus, ne regarde plus les visages, ou semble très énervé, agité;
- des mouvements anormaux, stéréotypés, ou asymétrique (donnant l’impression qu’il bouge plus un coté du corps que l’autre depuis plusieurs heures)
- l’enfant parait mou ou très endormi
Si un de ces symptômes est constaté, il est important de contacter les urgences ou de consulter, selon la gravité des signes, pour que l’enfant soit examiné, et que l’on puisse juger de la nécessité de lui faire passer des examens complémentaires.
Lorsque le diagnostic de syndrome du bébé secoué est suspecté, des examens complémentaires sont nécessaires, en plus de l’examen clinique :
- fond d’oeil (réalisé par un ophtalmologue)
- scanner cérébral
- IRM cérébrale parfois
- Prise de sang
- Radiographies éventuellement
La première partie de la prise en charge consiste à évaluer l’importance des troubles, et à éviter une aggravation de la situation. Une hospitalisation est toujours nécessaire une fois le diagnostic posé. Les soins apportés à l’enfant dépendent ensuite de son état de santé.
Les conséquences de ce type de traumatisme cérébral peuvent être temporaires, mais dans un nombre non négligeable de cas, elles sont irréversibles et graves. Il peut s’agir de retard de développement ou de langage, de troubles moteurs allant jusqu’à la paralysie, de troubles de la vue ou de l’audition, d’une épilepsie...
L’autre versant de cette prise en charge est judiciaire, et des mesures de protection de l’enfant peuvent être mises en place, de même qu’une enquête peut être ordonnée.
Les pleurs d’un enfant sont parfois difficiles à décrypter, et difficiles à supporter quand la fatigue se fait sentir, mais SECOUER UN BEBE EST TOUJOURS UNE MAUVAISE IDEE.
Si votre enfant pleure, mais n’a apparemment ni faim, ni sommeil, ni besoin d’être changé, commencez par essayer de le câliner, de le promener, de le porter, de lui masser le ventre, de chantonner ou de lui parler doucement, de lui donner quelque chose à téter (doigt ou tétine)...
S’il ne se calme pas et que vous sentez que vous êtes épuisé(e), voire excédé(e) (cela arrive à tous les parents !) :
- demandez de l'aide à l’autre parent ou à un proche pour pouvoir passer le relais ;
- si personne n’est là pour vous aider, posez votre bébé en sécurité (dans son lit, sur un tapis, dans son transat...) et sortez de la pièce même si votre bébé pleure. Il n’est pas choquant de le laisser pleurer quelques instants. C’est nettement préférable au fait de le secouer.
- Changez vous les idées et prenez quelques instants pour faire baisser votre stress : allez prendre une douche, buvez un verre d'eau, mangez, criez... Ne retournez le voir que lorsque vous vous sentirez mieux.
- Parlez en à vos amis, votre famille, votre médecin. Il n’y a pas de honte à avoir, et c’est plutôt sain d’exprimer votre fatigue et vos émotions négatives avant qu’elles ne vous submergent.
Ne jamais secouer un bébé !
N’hésitez pas à demander de l’aide, un relai si vous êtes épuisé(e)
Faites passer le message autour de vous pour qu’aucun bébé ne soit secoué.