La néophobie alimentaire est la peur des nouveaux aliments, qui en réalité ne sont pas forcément nouveaux.
Le plus souvent, il s’agit d’aliments qu’il avait déjà goutés et appréciés en purées, mais que votre enfant ne reconnait pas en raison du changement de texture ou de l’association avec d’autres aliments (fromage, crème, huile, autre légume…).Cette réaction est liée à un instinct de survie ancestral, visant à éviter l’empoisonnement, et existe également chez certains animaux. C’est une réaction réflexe pour se protéger d’un danger réel ou supposé et non “un caprice” de votre enfant.
Il existe plusieurs raisons, outre celles déjà évoquées, qui peuvent conduire votre enfant à rejeter des aliments :
• Opposition aux parents : votre enfant voudra “juste” vous dire NON !
• Recherche de sécurité comme déjà évoqué. Il est possible qu’il traverse d’autres épreuves, et soit confronté à d’autres grandes étapes : apprentissage de la propreté, entrée en maternelle… cela peut le perturber et l’amener à rechercher dans la nourriture un coté sécurisant.
• Il veut devenir lui-même, devenir autonome en faisant ses choix : cet aliment est bon et celui-ci non.
En effet la sélectivité de l’enfant le conduit souvent à refuser de manger les fruits, les légumes, les poissons, pour se concentrer sur les produits laitiers, viandes blanches et féculents (les produits clairs ayant un fort pouvoir calorique).
Vous l’aurez compris, il est important de continuer à les proposer afin que fruits, légumes, et poissons fassent tout de même partie de son alimentation plus tard, en raison de leurs rôles majeurs en apport de fibres, vitamines et minéraux ; ces aliments permettent aussi de lutter contre l’obésité du futur adulte voire de lutter contre certains cancers.
Enfin, il faut savoir que si une alimentation équilibrée et variée n’est pas acquise avant 8 ans, il sera plus difficile de changer les habitudes alimentaires plus tard.
Si forcer votre enfant à manger ce qu’il refuse de prime abord n’est pas une solution, voici nos astuces pour l’amener à garder une alimentation équilibrée :
• Emmenez le avec vous pour faire vos courses, afin qu’il voit les étals de légumes, fruits, viandes
• Faites participer votre enfant à son niveau à la préparation du repas.
Quoi de plus gratifiant que de manger ce que l’on a préparé. A chaque âge, ils apprécieront d’être là au moment de la confection du repas, qui peut devenir une activité en famille à part entière. Cuisiner avec des herbes peut être agréable surtout si ces dernières proviennent de votre jardin. Votre enfant sera ravi d’aller les cueillir et d’agrémenter son repas de ces herbes aromatiques. Cuisinez simplement sera un atout, pas trop gras, pas trop sucré. Le goût originel doit être préservé et pour cela choisissez vos fruits et légumes de saison. Évitez les sauces type ketchup, mayonnaise, aïoli.. elles ne sont pas interdites, mais doivent rester rares : elles masquent le goût des aliments et n’aideront pas votre enfant à reconnaitre les saveurs de ces derniers.
• Faites confiance à votre enfant pour réguler son alimentation en fonction de son appétit :
évitez autant que possible de faire des remarque à votre enfant sur ce qu’il mange ou délaisse, cela risquerait de cristalliser son inquiétude et de renforcer ses refus par anxiété, voire par opposition cette fois-ci. Ne le forcez pas non plus à gouter et /ou finir, ni ne négociez « une cuillère pour me faire plaisir », car permettre à votre enfant de respecter ses signaux corporels est la meilleure prévention des troubles des conduites alimentaires plus tard dans l’enfance et l’adolescence. À l’inverse, lui dire que vous aimez la pomme parce qu’elle est croquante et acidulée, mais que c’est en tarte que vous la préférez comme mamie vous la préparait peut attiser sa curiosité et son attrait pour cet aliment.
• Pratiquez des activités de jeux autour de l’alimentation mettant en exergue les sens : odorat, vu, toucher. Utilisez des boites mystères : quel aliment s’y cache ? Et expliquez-lui pourquoi vous aimez cet aliment : il est vert, acidulé, piquant, râpeux… Cela lui donnera confiance.
• Favorisez la convivialité au moment du repas : Manger en famille, le même repas pour tout le monde sans écran ou autre distraction est très efficace. N’oubliez pas que vous êtes l’exemple à suivre : les enfants imitent ce que font les parents.
• Persistez à proposer à votre enfant les aliments qu’il refuse : variez les présentations, les associations, et alternez les (évitez par exemple de lui proposer des carottes à tous les repas de midi pendant 1 semaine, même cuisinées différemment). Il a été montré que 20 tentatives sont souvent nécessaires avant qu’un enfant n’accepte de goûter.
• Une bonne idée peut être aussi de donner l’accès à votre enfant à tout son repas.
Proposez-lui donc un plateau. Il pourra manger dans l’ordre qui l’intéresse et ne cachez pas les aliments qu’il n’aime pas. Nutritionnellement, tant que le nombre de desserts ou de portions de fromage est inchangé, l’ordre dans lesquels il les mange importe peu, d’autant que commencer par quelque chose qu’il aime le mettra en appétit, le rassurera, et lui permettra de mesurer que, ceux-ci étant consommés, il a peut-être encore faim. Il sera alors plus aisé pour lui d’accepter que s’il a encore faim, il peut manger le reste du repas présent dans son plateau, qu’il avait précédemment choisi de délaisser.
Enfin n’oubliez pas de féliciter votre enfant à chaque réussite, et de valoriser ses efforts.Il faut définir à l’avance ce que vous souhaitez que votre enfant fasse et réfléchissiez bien aux étapes intermédiaires. Les enfants ont besoin de temps. Mais une étape remportée est un succès, alors n’hésitez pas à le lui dire car cela lui donnera confiance.
La néophobie alimentaire est fréquente et résulte d’un instinct de protection.
Faites confiance à votre enfant et amusez-vous avec lui dans la découverte.
Il faut rester patient et persévérer.