Les douleurs de croissances se définissent comme un syndrome douloureux chez le jeune enfant en l’absence d’inflammation ou de traumatisme.
Le diagnostic est essentiellement clinique, et repose donc sur l’examen de l’enfant à la recherche de toute autre cause pouvant expliquer ces douleurs (traumatisme, inflammation, déformation osseuse, infections…). Votre médecin ne prescrira donc sans doute pas de radiographie ou d’autres examens, s’il pense qu’il s’agit de douleurs de croissance.
Lors de l’examen physique de l’enfant aucune anomalie n’est mise en évidence dans le cas de douleurs de croissance : la palpation des membres et des articulations est indolore. En vous posant des questions, ainsi qu’à votre enfant, votre médecin confirmera que les douleurs, bien que presque quotidiennes, sont accompagnées d’une activité motrice tout à fait conservée et sans douleurs à d’autres moments de la journée.
Si votre pédiatre ou médecin a pu éliminer toutes les autres hypothèses diagnostiques, les douleurs de croissance sont confirmées.
Dans la mesure où aucun examen radiologique ou biologique ne permet d’étayer le diagnostic, aucune anomalie spécifique ne permet d’être affirmatif sur la cause précise de ces douleurs. Cependant, la plupart des pédiatres évoquent surtout une cause mécanique :
On imagine ainsi que pendant toute la journée de l’enfant, ses jeux, courses et sauts « compriment » l’os en pleine croissance, et que la nuit celui-ci en s’étendant à nouveau, provoque ce phénomène douloureux.
D’autres pensent plutôt que l’os grandissant plus vite que les tendons, ce sont ces derniers qui, étirés, soient responsable de la douleur.
On sait en revanche avec un peu plus de certitude qu’il existe une susceptibilité génétique (un enfant a plus de risques d’avoir des douleurs de croissance si l’un de ses parents en a eu ou si son jumeau monozygote en a par exemple).
La bonne nouvelle, c’est que les douleurs de croissance n’étant associées à aucune anomalie, elles ne sont pas associées à des troubles moteurs ou des douleurs à l’âge adulte. Les douleurs de croissance sont donc totalement bénignes, et leur prise en charge est entièrement symptomatique.
Comme pour tout syndrome douloureux, on sait que le ressenti douloureux est intrinsèquement liée au ressenti émotionnel. Non que la douleur soit « inventée », mais qu’elle soit plus difficile à supporter, ressentie comme plus envahissante ou plus intense lorsque l’on est inquiet ou anxieux.
De fait, vous montrer affectivement et physiquement présent pour votre enfant, rassurant, contribue déjà à diminuer le ressenti de sa douleur.
Et comme bien sûr l’angoisse ne fait pas tout, vous pouvez aussi :
• lui masser les membres douloureux,
• lui proposer une source de chaleur modérée (bouillotte par exemple)
• disposer une veilleuse de faible intensité lumineuse, pour apporter un climat rassurant
• s’il semble vraiment douloureux, lui administrer une dose de paracétamol adaptée à son poids
Vous l’avez compris, les douleurs de croissance se diagnostiquent par élimination de toutes les autres causes possibles de douleur. Aussi, en l’absence de signe de gravité, je vous conseille de consulter si les douleurs durent plus de 3 jours, et même plus tôt si elles ne sont pas soulagées par la prise de paracétamol.
En revanche, il est conseillé de consulter sans délai si les douleurs de votre enfant s’intensifient, l’empêchent de jouer ou de marcher, s’il a mal en journée, si les douleurs s’accompagnent d’un gonflement, d’une rougeur, de fatigue, de perte d’appétit et/ou de poids, de sueurs nocturnes, si elles sont très localisées, ou encore si vous êtes inquiet.
Les douleurs de croissances sont bénignes et sans conséquence sur le squelette et la musculature.
Il est important de consulter à la recherche d’autres causes possibles à ces douleurs.
Traiter la douleur et l’anxiété qui l’accompagne sont les seules choses à faire.