Se séparer de votre enfant peut s’avérer très difficile. Une journée sans lui parait souvent insurmontable aux jeunes mamans. C’est bien normal, après des semaines de fusion et de bonheur partagé…
Peut être pouvez-vous envisager des solutions pour retarder cette séparation, ou la rendre moins brutale. Pouvez-vous ou voulez-vous diminuer votre temps de travail ? Avez-vous pensé au congé parental pour augmenter votre temps avec votre enfant ?
Si ces solutions ne sont pas envisageables, il faut vous préparer tous les deux à cette échéance.
La première chose à envisager est la garde de votre enfant, le mieux est de l’anticiper le plus possible, c’est-à-dire dès la fin du troisième mois de grossesse et parfois même avant.
En effet, dans certaines régions de France, il faudrait même parfois prévoir le mode de garde de votre enfant avant même d’être enceinte… Posez vous les questions suivantes : Garde individuelle ou collective ? Grande structure ou micro-crèche ?
Pour vous aider à vous y retrouver, nous vous invitons à lire notre article dédié aux modes de garde.
Pour mieux appréhender cette séparation, comprendre comment votre enfant se développe face aux autres (on parle de développement psycho-affectif) et face à son environnement (on parle de développement cognitif) peut vous aider.
Des études en neurosciences ont montré que le cerveau de votre enfant est très performant et cela dès la naissance : Le cerveau des petits est programmé pour recevoir et traiter des milliers d’informations à raison de 2 millions de connexions par minute entre 0 et 2 ans. Votre enfant est donc formaté pour emmagasiner des informations et apprendre. Cet apprentissage ne se fait pas de façon linéaire. Des phases qui peuvent apparaître comme des “retours en arrière” ou “régressions” sont des étapes qui lui sont indispensables pour mieux avancer.
En étant gardé et en côtoyant d’autres personnes que ses parents, votre enfant va apprendre à se détacher de vous, à explorer un nouvel environnement et cela peut entrainer pleurs, appréhension et chagrin. Mais si c’est le cas, ce ne sera que passager et même bénéfique pour son développement car les émotions et l’expression de ces émotions font partie intégrante du processus pédagogique.
En se séparant de vous, votre enfant va expérimenter le monde extérieur différemment et ainsi mieux le comprendre et l’appréhender, notamment en se socialisant.Voyez cette séparation comme l’occasion pour votre enfant de progresser et grandir.
Votre enfant va s’adapter car son cerveau est déjà capable de faire des tatistiques. En effet,en répétant les mêmes choses, votre enfant pourra supposer et vérifier si ses hypothèses sont vraies.
Un exemple concret : vous prenez la voiture pour aller chez la nounou. Votre enfant prédira cela : ”si je monte dans voiture, alors je vais chez ma nounou.” S’il peut vérifier son hypothèse, alors il sera rassuré.
L’enfant a besoin de régularités pour pouvoir anticiper les évènements. Ainsi, n’hésitez pas à mettre en place des rituels : avant d’emmener votre enfant chez la nounou, ou à la crèche, réalisez une succession d’actions identiques à chaque fois : par exemple montrez le sac à langer près de la porte d’entrée, dites lui que c’est l’heure de partir, souhaitez une bonne journée à ses doudous...
Mais rassurez vous, les surprises favorisent aussi l’apprentissage : les évènements nouveaux activent sa curiosité et entrainent la sécrétion des neurotransmetteurs qui lui donnent du plaisir. Plus il vivra de nouvelles expériences, mieux votre enfant appréhendera les nouvelles informations.
Ainsi un rituel le rassurera, mais les surprises seront aussi bénéfiques pour développer ses connaissances, donc ne vous culpabilisez pas, si un matin, vous êtes pressé et que vous ne faites pas comme d’habitude.
Il n’y a pas d’âge pour la première séparation, même si la période des 8-9 mois est un peu plus délicate car c’est souvent la période de la peur de l’abandon. L’enfant prend conscience à cet age de son individualité et réalise pleinement la séparation.
Si vous n’avez pas d’autre choix que de mettre en garde votre enfant à cet âge-là, ce n’est pas une catastrophe : expliquez-le lui, préparez-le ; une adaptation progressive à son nouvel environnement est habituellement proposée par les professionnels de la petite enfance qui garderont votre enfant, appuyez vous sur eux.
Expliquer ce changement à votre enfant est la meilleure des préparations : n’hésitez pas à lui parler et lui expliquer pourquoi vous allez le laisser et comment vont se passer ses nouvelles journées.
Utilisez des mots simples et rassurants, des phrases courtes et un ton positif pour rendre ce futur moment plus simple.
Cela vous permettra à vous aussi de vous faire à cette idée… Par ailleurs, les tout petits comprennent beaucoup plus de choses que ce que l’on croit.
Si vous parvenez à être sereine, votre enfant le sera tout autant : tant que vous êtes calme et rassurante votre enfant saura qu’il est en sécurité. Avant de vivre ses propres expériences, un enfant commence par apprendre ce qui est sécuritaire et ce qui est dangereux dans son environnement en observant ses parents et en interagissant avec eux.
Se préparer en douceur : la période d’adaptation est indispensable.
Être gardé en crèche ou par une assistante maternelle agrée a des effets positifs sur les apprentissages et le développement des enfants.
Un parent serein = un enfant serein.