Le TDAH, Trouble Déficitaire de l’Attention avec ou sans Hyperactivité, est un trouble du neuro-développement, souvent héréditaire. Il y a donc une composante génétique, responsable d’une perturbation neurobiologique au niveau de la transmission du message cérébral, c’est-à-dire que les informations, sont transmises entre les différentes régions du cerveau de façon différente. De fait, certaines zones du cerveau exigent des stimulations plus fortes pour s’activer et pour moduler leur réponse.
En France, on estime qu’environ 5% des enfants souffrent d’un TDAH, et que plus de la moitié en subissent encore les répercussions de façon envahissante dans leur vie d’adulte.
Par sa fréquence, par ses conséquences dans la vie quotidienne, et par les possibilités qu’offrent des rééducations et adaptations précoces, le diagnostic et la prise en charge du TDAH sont un enjeu majeur de santé publique aujourd’hui.
Pour l’enfant avec TDAH, c’est comme si le chef d’orchestre de son cerveau n’était pas capable d’organiser ses musiciens (ceux-ci seraient essentiellement nommés « engagement », « focus », « effort », « émotions », et « mouvement ») et que chacun jouait de son instrument sans communication avec les autres.
Il en résulte des difficultés dans une, deux, ou trois des sphères suivantes :
- Une difficulté à réguler son attention (a de la difficulté ou incapacité à maintenir son attention, à terminer une tâche, fait des oublis fréquents, fait des erreurs de distractions, tend à se braquer lorsqu’un devoir demande un effort soutenu ou prolongé, lit/écrit en sautant des lignes, des mots, des syllabes, …),
- Une hyperactivité (agitation incessante, incapacité à rester en place, « moulin à paroles », se lève au milieu du repas, d’un film, en classe, grimpe sur les meubles, écrit trop vite et de façon brouillonne, passe d’une activité à une autre au gré de ses idées qui fusent…)
- Une impulsivité (difficulté à attendre, tendance à interrompre les activités des autres, les conversations, à s’arrêter subitement au milieu d’une tâche pour passer à une autre, fait des gaffes, va trop vite et se cogne ou casse, a du mal à se refreiner, à reporter son idée à plus tard, a de la difficulté à tenir compte des conséquences de ses actes en terme de danger ou d’éprouvé de ses paroles et actes par les autres…).
Les retentissements sont nombreux et envahissent toutes les sphères de la vie sociale : familiale, scolaire et extra-scolaire, fréquentation des lieux publics, et s’accompagnent très souvent d’une perte de l’estime de soi. Par ses répercussions sur les apprentissages scolaires, les relations sociales, ou encore la qualité de vie, le TDAH constitue un véritable handicap pour l’enfant, nécessitant la mise en place de stratégies pour limiter le retentissement des troubles dans le quotidien.
En revanche, il est possible de mettre en place des stratégies comportementales (au moyen d’une guidance parentale), des adaptations (utilisation d’un time-timer pour la gestion du temps, de pictogrammes pour ne rien oublier dans une tâche, aménagements scolaires…) et des rééducations (psychomotricité, orthoptie, orthophonie, ergothérapie…) qui permettent à l’enfant d’être plus « fonctionnel ». Plus ceux-ci sont mis en place tôt dans le développement de l’enfant, plus cela a un impact positif pour la suite et pour la construction de son estime de lui. Des médicaments existent également qui permettent de rétablir momentanément l’équilibre neurobiologique.
Tous les jours je dois lui répéter 100 fois de se brosser les dents, de s’habiller : votre enfant commence une tâche puis se laisse distraire et oublie les suivantes.
- Mettre en place des routines fixes, presque ritualisées, sur les moments clés de la journée (par exemple du lever jusqu’au départ à l’école ; au coucher)
- Accompagner cette routine d’un support visuel retraçant la succession des tâches à accomplir (se lever, s’habiller, petit déjeuner, aller aux toilettes, se laver, se chausser…)
Votre enfant n’arrive pas à commencer ses devoirs, il se sent submergé par la quantité de travail.
- Ritualiser le moment des devoirs permet de ne pas placer l’enfant dans un conflit du type « est-ce que je joue d’abord ou est-ce que je fais mes devoirs ? » : par habitude, routine, il rentre et s’installe à ses devoirs, sans se poser la question.
- Planifier : quelle est l’échéance de chaque devoir à rendre ? quelle charge de travail demande-t-il ? ai-je besoin d’aide pour le faire ? Pour les devoirs les plus complexes, il ne faut pas hésiter à les découper en sous-étapes afin de les rendre plus acceptables au regard de la fatigabilité de l’enfant.
- Aménager son poste de travail avec juste l’essentiel pour travailler, réduire les sources potentielles de distraction (éteindre la télévision, la radio, mettre le téléphone en silencieux).
- Utilisez un time-timer : il peut ainsi visualiser le temps qui s’écoule sur une période définie à l’avance.
- Rappelez-lui le temps qui lui reste lorsque l’échéance se rapproche.
Distrait, il n’a pas entendu votre demande, ou la tâche est trop complexe pour qu’il puisse relever l’information pertinente.
- Attirez l’attention de l’enfant pour lui formuler une demande, assurez-vous qu’il vous regarde, vous écoute, et qu’il a compris la consigne.
- Faites une seule demande à la fois.
Le TDAH n’est pas un problème d’éducation.
Parlez de vos inquiétudes à votre médecin. Selon la Haute Autorité de Santé, elles suffisent à motiver une consultation.
Des stratégies comportementales comme une guidance parentale, des aménagements scolaires, et des rééducations aident efficacement l’enfant.